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L'EI évacue le sud de Damas

 

L'État islamique évacue le sud de Damas

L'EI, évacue Qadam et al-Hajar al-Aswad, deux quartiers du sud de Damas, destination : Raqqa, la capitale de Daech. L’accord avait été conclu à la mi-décembre avec le gouvernement et l'aide de l'ONU. L'assassinat du chef rebelle Zahran Allouche, le 25 décembre  par l'aviation militaire syrienne, avait fait avortée le projet.

L’accord a été réactivé en toute discrétion. En tout, ce sont 2 000 miliciens et leurs familles qui se retireront du sud de Damas. 5 000 civils originaires de ces quartiers y reviennent. Ils vivaient dans des camps de maisons préfabriquées, installés par le gouvernement dans la périphérie Ouest de Damas. 

En Syrie, la faim comme arme de guerre

Quelques 40 000 civils sont assiégés depuis décembre 2013 dans la ville de Madaya, par l'Armée Arabe Syrienne et le Hezbollah. Alors que les efforts se poursuivent pour déloger les insurgés, la population civile souffre d'un manque total de nourriture, avec des gens obligés de manger chats et chiens errants ainsi que de l'herbe sauvage. Des centaines de cas graves de famine et des dizaines de décès sont enregistrés.

En ce début de 2016, Madaya à la frontière du Liban, est devenue une ville affamée par l'armée du régime et le Hezbollah. Plus au Nord, Foua et Kefraya, deux villes chiites du mohafazat d’Idlib, se trouvent dans la même situation, cette fois-ci, encerclées par l'EI.

Madaya, situé dans le massif montagneux du Qalamoun à 40 km de Damas se trouve bloqué depuis six mois par les forces du régime. C'est la dernière ville tenue par al Nosra près de la frontière du Liban. Selon Médecins sans frontières, 28 personnes y sont mortes de faim depuis le 1er décembre. 

Telechargement 3 3Les images de ces populations en détresse ont propulsé la situation des villes assiégées sous les feux de l’actualité et fini par déclencher l’envoi d’un convoi humanitaire le 11 janvier. Menée par le Croissant rouge, cette opération a reçu le feu vert des autorités syriennes qui l’a toutefois conditionnée à une aide similaire pour les villages pro-Assad de Foua et Kefraya. Le siège des villes est utilisée depuis 2012. Selon l’ONU, il y aurait plus de 400 000 Syriens assiégés.

Au début des blocus, la population assiégée utilise les stocks des commerçants locaux qui font flamber les prix. Une fois ces réserves épuisées, le régime laisse entrer des marchands qui lui sont affiliés et fixent des prix exorbitants. Tout un système économique de prédation et de corruption s’est mis en place au profit de ceux qui contrôlent les points de passages. 

Un « crime de guerre »

Le blocus des villes a été qualifié de tactique barbare et de crime de guerre par l’ONU. Il s’agit d’une stratégie globale menée par le régime. L’objectif est de modifier la composition des zones frontalières avec le Liban pour y installer des populations  chiites et alaouites.

Dès le début de la guerre, des réseaux se sont constitués pour distribuer des vivres, des médicaments et de l'argent dans les localités assiégées. Ces réseaux interviennent aussi bien dans les zones contrôlées par le régime, que dans celles prises par l’État islamiqueDans un pays hérissé de barrages, il faut connaître les voies de contournement. Des tunnels sont parfois creusés. 

Au mois de décembre 2015, assiégés depuis trois ans, 2.000 rebelles issus  d'al-Nosra, ont évacué Waer, dernière place forte de la rébellion à Homs.

Sources : 

RFI : Syrie: le groupe État islamique commence à évacuer le sud de Damas, Paul Khalifeh, 22/01/16

Carnegie Europe : Letter From Damascus, Salam Kawakibi, directeur adjoint de l'Initiative de réforme arabe, 22/01/16

CCFD-Terre Solidaire : En Syrie, la faim comme arme de guerre, Camille Hautefeuille, 21/01/16

 

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