Russie et États-Unis en négociation par rapport à l'Ukraine

Telechargement 1Suite à la vidéoconférence de Vladimir Poutine et de Joe Biden, la Russie a remis aux États-Unis sa liste de propositions sur les garanties juridiques qu'elle réclame pour assurer sa sécurité. Deux documents de quatre pages chacun, dont Washington se dit prêt à discuter en consultation avec les Européens, même s'ils considèrent que certaines propositions du traité rendues publiques par la Russie, comprennent certaines clauses que les Russes savent inacceptables. Le président russe a dit espérer, lors de son échange par vidéoconférence avec le président chinois, que la réaction des Américains et de l’OTAN soit positive. 

Propositions russes

Les propositions prévoient d'interdire aux États-Unis d'établir des bases militaires dans tous les pays d'ex-URSS non membres de l'OTAN, d'y utiliser les infrastructures pour toute activité militaire et même de développer une coopération militaire bilatérale avec ces états. Tous les membres de l'Alliance atlantique s'engageraient à ne jamais élargir l'OTAN et à ne mener aucune activité militaire sur le territoire de l'Ukraine et dans d'autres pays d'Europe de l'Est, du Caucase du Sud et d'Asie centrale, qui ne font pas parti de l'OTAN. Moscou souhaite obtenir des garanties juridiques, qui excluraient ces pays d'une telle possibilité. On sait qu'en ce moment, la Finlande et la Suède pays limitrophes de la Russie, ne font pas partis de l'OTAN, mais peuvent devenir membre de l'Alliance rapidement en cas d'urgence. 

La porte-parole de la Maison Blanche affirme qu'il n'y aura pas de discussions sur la sécurité européenne sans consultation avec leurs alliés et partenaires européens. Les États-Unis se déclarent prêts à discuter des propositions russes, avertissant par ailleurs qu'une invasion de l'Ukraine par Moscou aurait des conséquences massives. Washington ne juge cependant pas une invasion russe imminente. L'analyse du gouvernement américain est que Vladimir Poutine n'a pas encore pris sa décision. Mon analyse : La Russie veut que l'Occident accepte que la Crimée est russe et que le Donbass a droit à son indépendance face à l'Ukraine. 

Parallèlement, l’Union Européenne (UE) cherche à relancer les négociations avec Moscou pour apaiser les tensions avec l’Ukraine, même si le président Poutine ne veut traiter qu’avec Washington pour les questions de sécurité dans cette région. L’OTAN et l’UE rejettent le veto de la Russie sur la possible adhésion de l’Ukraine à l’Alliance, et appellent Moscou et Kiev à renouer le dialogue. 

"Il est essentiel que les garanties de sécurité pour la Russie soient couchées sur le papier et aient force de droit", souligne le vice-ministre russe des Affaires étrangères. Le numéro deux de la diplomatie russe propose l'ouverture de négociations le plus tôt possible et souhaite qu'elles aient lieu à Genève. Un haut responsable américain a répondu que les États-Unis présenteraient la semaine prochaine une proposition sur le format de discussions, après avoir consulté leurs alliés européens. Le porte-parole de la Maison-Blanche a toutefois affirmé qu'il n'y aura pas de compromis sur le fait que tous les pays ont le droit de décider de leur propre avenir et de leur politique étrangère sans être soumis à une influence extérieure.

Pour les Russes, un élargissement de l'OTAN à d'ex-pays soviétiques est une ligne rouge à ne pas franchir. Pendant que les Occidentaux refusent de fermer la porte de l'OTAN à l'Ukraine et à la Géorgie, tout en gelant leur processus d'adhésion, à cause de l'opposition militaire russe. 

Parallèlement, le président russe s’est entretenu par vidéoconférence avec son homologue finlandais. Les deux hommes se sont entendus pour poursuivre leur coopération sur les affaires régionales, notamment dans le domaine commercial et économique en Arctique. Juste avant, le président finlandais avait discuté de la situation ukrainienne avec le président américain. 

Finlande

La Finlande souligne l’importance pour elle, d’entamer des discussions avec les États-Unis et l’OTAN, vu le changement de ton de Moscou. Cela exerce une pression sur la politique étrangère et la sécurité de ce pays. Rappelons que la Finlande ne fait pas partie de l’OTAN, alliance militaire de 30 pays, mais elle peut en devenir membre rapidement en cas d'urgence. Un récent rapport de défense du gouvernement finnois stipule que le maintien de la marge de manœuvre nationale et la liberté de choix font également partie intégrante de la politique étrangère, de sécurité et de défense de la Finlande. On voit quand même que la situation finlandaise peut servir de base à une nouvelle entente entre la Russie et l'OTAN. 

Conséquences 

"Il est hautement improbable que Londres et ses alliés interviennent militairement en cas d'invasion russe en Ukraine", a déclaré le ministre britannique de la Défense. L'Ukraine «n'est pas un membre de l'OTAN, donc il est hautement improbable que quiconque envoie des troupes en Ukraine face à la Russie». "Et soyons franc, personne n’ira se battre dans les tranchées aux côtés des Ukrainiens, personne n’acceptera que l'Ukraine provoque une guerre mondiale", dit Alexandre Golts, analyste russe des questions militaires, géopolitiques et géostratégiques. 

Si les États-Unis refusaient les propositions russes, la Russie pourrait envisagé le déploiement de missiles à moyenne portée dans l’enclave de Kaliningrad, si ce n'est déjà fait ou alors en installer proche des États-Unis. Les missiles russes Iskander constituent en soit une force de persuasion. Ils existent en sept versions différentes. La Russie semble fortifier sa capacité militaire à long terme en augmentant sa puissance aérienne, anti-aérienne et en plaçant de nouveaux missiles en Europe orientale et à Kaliningrad.

La puissance militaire, c'est ce qui permet à la Russie de négocier avec les Américains. Tout comme la puissance militaire américaine permet aux États-Unis de négocier avec la Russie, l'Iran et la Chine en même temps. 

 

 

 

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