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Le référendum kurde irakien

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Rouge        : Territoire officiel de la région du Kurdistan irakien

Rose foncé : Territoire conquis par le Kurdistan irakien pendant la seconde guerre civile irakienne

Rose pâle  : Autre territoire revendiqué par le Kurdistan irakien

Blanc        : L'Irak non kurde

Malgré l’opposition de lIrak, de l’Iran, de la Turquie et des États-Unis, un référendum sur l’indépendance se tiendra le 25 septembre dans la région autonome du Kurdistan irakien. Son issue ne fait aucun doute : les Kurdes voteront massivement « oui ». Cependant, ce « oui » ne sera pas effectif immédiatement. Il permettra tout d'abord au président kurde Barzani, de renforcer son autorité sur la province et de réclamer encore plus d'autonomie à Bagdad.

Les autorités kurdes irakiennes jouissent déjà depuis 1991 d’une large autonomie. Une victoire du «Oui» ne les engagera pas automatiquement vers un processus d’indépendance mais dans un premier temps, vers une position de force dans un dialogue sérieux avec Bagdad. La balle sera désormais dans le camp irakien, obligé de se rendre à la table de négociation en position de faiblesse.

Israël est le seul pays à se prononcer en faveur du référendum, dans le but de diminuer l’influence de l’Iran et de la Turquie dans la région. 

Le gouvernement irakien en profite et affirme qu'il ne permettra pas la création d’un « deuxième Israël » au nord de l’Irak. Sa cour suprême ordonne la suspension du référendum et par la même occasion, Bagdad se dit prêt à une intervention militaire en cas de menace de la part des combattants kurdes peshmergas. Cette position irakienne est soutenue par Ankara, Téhéran, Washington et Londres. Mais Bagdad a-t elle une armée assez puissante pour soutenir ses paroles ? 

L'Iran, quant à lui menace de fermer sa frontière avec le Kurdistan irakien. Il en a les moyens. La Turquie fermement opposée à la tenue du référendum, effectue un exercice militaire à la frontière du Kurdistan irakien. Son armée est puissante. Même les États-Unis ont déclaré qu'ils suspendraient leur aide militaire, si les Kurdes allaient au bout de leur initiative. La France tient à la dimension fédéraliste et à l’intégrité territoriale de l’Irak.

L’unité territoriale est une des conditions posées par la communauté internationale pour la reconstruction du pays. Washington et ses partenaires allemands, britanniques, français et italiens ne souhaitent pas soutenir une éventuelle demande d’indépendance. Fait intéressant, l'Assemblée générale des Nations-Unies arrive avec une solution alternative au président Barzani, lui proposant d'aboutir d'ici trois ans à un accord entre le Kurdistan irakien et le gouvernement fédéral irakien sur le statut de la région autonome.

Tout en reconnaissant aux peuples, y compris aux Kurdes, le droit d'avoir leur état, la Russie soutient l'idée de l'intégrité territoriale de l'Irak. La compagnie russe Rosneft investira dans les infrastructures gazières du Kurdistan irakien et permettra ainsi au Kurdistan irakien de devenir un important exportateur de gaz vers la Turquie et l'Europe.

Le Kurdistan irakien exporte déjà du pétrole depuis 2014 en toute indépendance vis-à-vis du gouvernement central irakien et Rosneft, compagnie contrôlée par l'état russe, apporte à cette région semi-autonome plusieurs centaines de millions de dollars de prêts garantis par de futures ventes de pétrole.

Rosneft élargit désormais ses investissements au secteur gazier, dans le cadre d'un accord portant sur le financement d'un gazoduc, ont annoncé la compagnie russe et le gouvernement régional du Kurdistan. Cet investissement dépassera le milliard de dollars.

Le Kurdistan irakien puise une partie de ses ressources financières dans des accords de préfinancement pour l'exploitation de ses réserves de pétrole mais il peine jusqu'à présent à développer ses importants gisements de gaz. L'implication de Rosneft, plus importante compagnie pétrolière mondiale cotée en bourse, devrait favoriser le développement de son secteur gazier. La capacité de ce gazoduc devrait permettre au Kurdistan d'exporter jusqu'à 30 milliards de mètres cubes par an. 

À suivre...

 

 

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