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7 décembre 1941 : Pearl Harbour

Attack pearl harbour 1Image : Soth China Morning Post

Le 7 décembre 1941, la flotte nippone forte de 6 porte-avions, 423 avions et 27 sous-marins, s'approche à 500 km d'Hawaï. Si les négociations de paix aboutissent, elle peut encore rebrousser chemin. Mais comme rien n'aboutit, sans être repérée par les radars américains, elle attaque la base militaire américaine de Pearl Harbor et détruit préventivement la flotte militaire américaine qui s'y trouve. Ce qui permettra au Japon de poursuivre sa conquête de l'Asie pour quelques temps. L'attaque de Pearl Harbor est uniquement une initiative japonaise, même si l'Allemagne y trouve aussi son compte.

Le code de déclenchement de l'attaque est «Tora, Tora, Tora» (Tigre en japonais). En deux heures, les Japonais détruisent ou endommagent 8 cuirassés, 3 croiseurs, 3 destroyers, 4 navires auxiliaires et 188 avions. 2403 marins américains y trouvent la mort. Du côté japonais, les pertes sont établies à 55 tués et 29 avions détruits. 

L'attaque de Pearl Harbour, située dans son contexte historique 

En 1931, pour lutter contre la crise économique et protéger ses implantations économiques en Mandchourie en Chine, suite à un chemin de fer saboté, le Japon envahit militairement la région et y fonde un pays fantoche : le Mandchoukouo. En 1933, en réponse aux pressions diplomatiques internationales exigeant que l'armée japonaise quitte la Mandchourie, Tokyo quitte plutôt la Société des Nations. En 1936, le Japon signe le pacte anti-Komintern contre l'Internationale communiste avec l'Allemagne, auquel adhèreront l'Italie en 1937, le Mandchoukouo, la Hongrie et l'Espagne en 1939. En 1937, le président américain Roosevelt condamne les dictatures, y compris celle du Japon. En décembre 1937, s'effectue le massacre de Nankin par l'armée japonaise. En 1938, Washington augmente ses dépenses militaires et en 1939, le gouvernement américain met fin au traité commercial signé avec le Japon en 1911.

En 1940, l'Empire japonais signe le Pacte de défense tripartite avec l'Allemagne et l'Italie. En 1941, profitant de la défaite militaire française contre l'Allemagne et de l’affaiblissement militaire du Royaume-Uni, après négociation avec Vichy, le Japon obtient la permission de placer ses troupes dans le sud de l'Indochine française. Toujours en 1941, Washington accorde son soutien à la Chine par l’octroi d’un prêt-bail. À la suite du refus du Japon de se retirer de l'Indochine et de la Chine, les États-Unis, le Royaume-Uni et les Pays-Bas décrètent l’embargo complet sur le pétrole et l’acier, ainsi que le gel des avoirs japonais sur le sol américain. Les approvisionnements de pétrole du Japon sont réduits de 90 %. Le gouvernement japonais doit alors trouver une solution. 

Les négociations entre Japonais et Américains

La conférence impériale du 6 septembre 1941 décide qu'une guerre serait entreprise contre les États-Unis et le Royaume-Uni, si un  accord n'est pas trouvé. Cette phrase est en fait un compromis entre deux courants de pensée au sein du gouvernement japonais. Le premier ministre soutenu par l'empereur veulent des négociations avec les États-Unis. Par contre, les chefs militaires s’opposent farouchement à tout ce qui pourrait retarder l’entrée en guerre du Japon. Selon leur analyse, le Japon étant privé de pétrole et d'acier n'a que 2 ans devant lui pour gagner la guerre. De sorte que, les défenseurs de la diplomatie n'ont que quelques mois pour négocier, pendant que l’on poursuit les préparatifs de guerre. 

Le 16 octobre, le Premier ministre japonais démissionne, s'apercevant que seul le retrait des troupes japonaises de Chine pourrait parvenir à un accord de paix avec les États-Unis et non seulement une diminution. L'empereur choisit le général Tōjō comme remplaçant, un ferme partisan de la guerre et de l'institution impériale. Lié à l’empereur par un sens de l'obéissance et du devoir à toute épreuve, il accepte quand même de promouvoir autant que possible des négociations, dans un dernier effort pour éviter la guerre.

Tōgō, propose quelques concessions concernant la Chine, qui pourraient peut-être garantir la paix pour un certain temps. De son côté, le secrétaire d'État américain, sachant par ses services secrets que la volonté réel des Japonais est d’attaquer les États-Unis, ne souhaite plus trouver de terrain d’entente. Il repousse l'offre, qui de toute façon ne fait pas assez de concessions. Le président Roosevelt quant à lui, cherchait à gagner du temps, pour pouvoir armer davantage les États-Unis. Mais, le gouvernement américain convaincu de la mauvaise foi des Japonais, renonce aux propositions japonaises.

Le 3 novembre, l'amiral Nagano explique en détail à l'empereur Hirohito le plan d'attaque contre Pearl Harbor. Le 5 novembre 1941, l'empereur approuve le plan d'opération pour une guerre contre les États-Unis, le Royaume-Uni et les Pays-Bas, prévu pour début décembre. Le jour même, est mis en branle la mission sur Pearl Harbor. Les négociations avec les États-Unis demeurant dans l'impasse, Hirohito approuve le 1er décembre la guerre de la Grande Asie orientale, en réfutant l'argument du prince Takamatsu, qui jugeait que la marine impériale ne pourrait tenir plus de deux ans contre les États-Unis.

Le Japon pouvait renoncer à la guerre, acceptant de devenir une puissance de troisième ordre, ou renoncer à la paix et se lancer dans une guerre dont l’issue était plus qu’incertaine, sachant qu’après deux ans la victoire devenait impossible, par manque de pétrole et d’acier. Ainsi, comme l’explique l’historien Ian Kershaw : «...l'alternative était entre la paix dans l’austérité au sein d’un monde dominé par les États-Unis ou la guerre assortie d’une défaite probable, mais en défendant l’honneur national ».

Sources : 

Encyclopédie de l'histoire, Hérodote

Encyclopédie Universalis. 

 

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